La douleur
" La plus atroce offense que l'on puisse faire à un homme, c'est de nier qu'il souffre". (Cesare Pavese)
« La douleur est 'une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel ou décrite en termes d’un tel dommage'. Telle est la définition adoptée en 1979 par un groupe d’experts de l’Association internationale pour l’étude de la douleur, et qui reste aujourd’hui une référence incontestée. En d’autres termes, est douleur tout ce qui est décrit comme telle. »
Nous voilà directement dans le vif de la douleur. Arrêtons nous sur la douleur car elle est devenue la « compagne inséparable » de tellement de personnes.
Tant de personnes qui expriment tant de douleurs, celles qui sont les suites d’une intervention chirurgicale, d’une chute, d’un poignet cassé, d’une blessure, d’un accident de voiture…celles qui auraient du disparaître après une période de revalidation ou de guérison… celles qui ne sont pas visibles…
Tout individu a fait l’expérience de la douleur : après une piqûre, une coupure, une blessure … Ces douleurs de courte durée peuvent être considérées comme « normales ». La douleur signal d’alarme est le témoin d’une lésion ou d’un traumatisme. La douleur-maladie est avant tout un dérèglement du système de perception de la douleur.
La douleur ne s’objective pas matériellement. Aucun examen ne permet de montrer son existence ou de chiffrer son importance. Il n’existe pas de « thermomètre pour la douleur ». On ne peut la mesurer comme la pression artérielle ou la température. La douleur est un phénomène individuel, personnel, privé, à même titre que la tristesse, la peur ou tout autre sentiment. Elle est avant tout ce que la personne peut en dire. Elaborée par le système nerveux, la douleur est une perception.
Le « vécu de la douleur » est une chose de très personnel et individuel. Nous supportons tous à des degrés différents la douleur en fonction de notre histoire personnelle. Nous pouvons vivre l’intensité de la douleur différemment d’un jour à l’autre. Le facteur émotionnel et affectif est très présent dans le vécu de la douleur.
Toutes les douleurs sont réelles, que le mécanisme initial soit physique ou psychologique. La personne ressent toujours « objectivement » la douleur dans son corps. Mais cette « réalité » est une perception, c’est-à-dire un processus élaboré par le système nerveux. Psychologique ne veut pas dire imaginaire. Même les douleurs d’origine psychologique sont toujours « réellement » ressenties. Celles qui surviennent après un choc affectif, un stress, des tensions importantes ou un état dépressif sont tout à fait « réelles ». Celui qui souffre peut ne pas faire le lien avec son état moral, car la douleur ressentie signifie avant tout « lésion dans le corps ». L’individu qui souffre doit être envisagé dans son entièreté.
Notre travail consistera à allier quelques principes tels que travailler dans la douceur, la continuité, devenir « conscient de » et améliorer cette conscience. Un principe extrêmement important, qui vaut d’ailleurs pour toute pratique de yoga, est celui de « où va le mental, va également la respiration et l’énergie ». Quand nous parvenons à réunir ces trois facteurs nous pouvons accéder à la zone sensible et y changer quelque chose. Les muscles tendus vont petit à petit se relâcher, l’opiniâtreté va disparaître et la vie reprendra son cours normal dans la zone affectée par la douleur. La respiration, la relaxation et la prise de conscience seront les mots clefs de notre travail.
La patience et l’indulgence envers son propre corps sont des éléments très importants pour contrer la douleur. Prestance et performance sont des éléments qui n’auront aucun sens dans ce vécu. Les deux dernières phrases sont à prendre en considération par toute personne désireuse d’intégrer un groupe de travail "anti-stress" ou "profondeur et méditation".